Piémont

1. Cadre historique 

2. Les relations postales avec la France à la veille de l’annexion  

3. Les étapes de l’intégration tarifaire

……3.1. Relations postales France / Piémont

……3.2. Relations postales au sein du Piémont

4. La direction des postes de Turin 

……4.1. Fusion du Commissariat général des postes piémontais et de la Poste aux armées française

……4.2. Le bureau de Turin et son directeur, le sieur Gaultier

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1.

CADRE HISTORIQUE


Partageant toute sa frontière occidentale avec la France, l’Etat sur lequel règne Victor-Amédée III depuis Turin en 1789 s’étend sur la Savoie, Nice, le Piémont et la Sardaigne. C’est la perte des deux premiers territoires, annexés par la jeune république française au tournant de 1792 et 1793, qui amorce le processus qui conduit à la dislocation de son royaume. Elle pousse aussi le souverain piémontais, monarque d’Ancien régime hostile à la révolution qui a renversé Louis XVI à Paris, à s’engager aux côtés des adversaires de la France, la Prusse et l’Autriche. 

Le nord de l’Italie devient ainsi un des théâtres de la guerre qui oppose la France aux Etats coalisés. Deux « campagnes d’Italie », au cours desquelles s’illustrera un certain général Bonaparte, se succèdent alors : la première, en 1796-1797, se solde par la défaite du Piémont puis celle de l’Autriche, sanctionnée le 18 octobre 1797 par le traité de Campoformio. Puis celle de 1799-1800 : d’abord mises en difficultés par une nouvelle offensive autrichienne, les troupes françaises, sous la conduite énergique d’un Bonaparte rentré de la campagne d’Egypte et investi depuis quelques mois de la fonction de Premier consul, remportent la victoire de Marengo le 14 juin 1800 [tableau de Louis-François Lejeune].

Ces événements ont eu des répercussions majeures pour le Piémont : son roi a été contraint à l’exil à Cagliari en Sardaigne en décembre 1798, et le régime monarchique a été remplacé par l’institution d’une république dite « Nation piémontaise ». 

Si l’établissement de la République, en partie accompagné de la fin des inégalités et des pesanteurs de l’Ancien régime, a satisfait les aspirations de certains Piémontais, Paris n’entend pas concéder une pleine indépendance à cette « république-sœur » : un décret des consuls, en date du 12 avril 1801, fait du Piémont la 27° division militaire (D.M.) française placée sous les ordres d’un administrateur-général, le général Jourdan. 

Confirmation de la division en départements et nomination de préfets sont les étapes qui mènent logiquement, le 11 septembre 1802, à l’annexion officielle et « définitive » du Piémont à la France.


2.

LES RELATIONS POSTALES AVEC LA FRANCE 

À LA VEILLE DE L’ANNEXION


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Vue de Turin, Bernardo Bellotto (1721 -1780)

A la toute fin du XVIII° siècle, les relations postales entre la France et le royaume du Piémont sont toujours régies par la règle de l’affranchissement partiel forcé : l’expéditeur s’acquitte de la taxe postale en vigueur dans son pays et le destinataire fait de même.

Côté français, le tarif des lettres destinées ou provenant du Piémont est fixé par la Déclaration du roi portant augmentation du tarif des ports de lettres du 8 juillet 1759. Ainsi une lettre du Piémont est livrée à Lyon pour 12 sous la simple (article 84), et au départ de Paris et Lyon les lettres simples s’affranchissent jusqu’à la frontière pour, respectivement, 16 et 12 sous (article 136).

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Côté piémontais, le tarif en vigueur est successivement fixé par les Patenti d’approvazione del regolamento per le poste du 19 septembre 1772 puis par les  Regie patenti portanti un aumento de’ diritti di posta du 31 mars 1795. 

Ainsi le tarif de 1772 est-il de 5 soldi pour les lettres reçues de France, et de 4 soldi pour les lettres expédiées de Turin vers la France :

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Le tarif de 1795 conduit à une augmentation sensible : 7 soldi pour les lettres venant de France, 6 soldi pour celles qui y sont adressées :

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Lettre non datée postée à Turin antérieurement à mars 1795 : l’expéditeur s’acquitte de 4 soldi, port jusqu’à la frontière pour une lettre vers la France ; le destinataire s’acquitte quant à lui de 23 sous (12 sous jusqu’à Lyon puis distance Lyon / Troyes).

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Lettre rédigée le 24 septembre 1801 et postée à Lyon. Pesant 3/4 d’once (marque au verso, en haut à gauche ; en bas à droite, à l’envers, rappel de la taxe de l’once : 48), elle est taxée au triple : l’expéditeur s’acquitte donc de 36 sous (3 x 12) et le destinataire de 21 soldi (3 x 7).

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NOTA :

Le tarif établi en France par la loi du 27 frimaire an VIII, fondamental à bien des égards (les distances sont désormais calculées en kilomètres, le poids des missives fixé en grammes et la taxation exprimée en décimes), ne modifie pas les tarifs “étranger” hérités de 1759. 

Par contre, sa circulaire d’application du 3 fructidor [21 août 1800] précise que la tarification en sous de 1759 doit désormais être exprimée en décimes sur la suscription des lettres. Illustration ci-dessous avec une lettre écrite à Turin le 11 brumaire an X [2 novembre 1801] : l’expéditeur doit régler les 6 soldi du tarif piémontais de 1795, le destinataire les 6 décimes équivalant à 12 sous. On remarquera que la direction départementale de Turin, créée quelques semaines auparavant, utilise encore le timbre TORINO de l’administration (républicaine) piémontaise, concomitamment avec son timbre 104 / TURIN qu’elle vient juste de recevoir. Sans doute ici une des toute dernières dates connues, si ce n’est la dernière. 

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3.

LES ÉTAPES DE L’INTÉGRATION TARIFAIRE


Projet d’aménagement urbain visant à remplacer les fortifications de l’ex-capitale piémontaise par une ceinture de parcs et de monuments d’agrément.

F. Buonsignore, F. Boyer et L. Lombardi, 1802, Archives nationales, Paris

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3.1.

Les relations postales entre les nouveaux départements réunis du Piémont et le reste de la France

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Le passage des pratiques d’Ancien Régime (affranchissement partiel forcé suivant les tarifs français de 1759 et piémontais de 1795) au régime commun (application du tarif général français fixé par la loi de germinal an VIII) s’est effectué après une brève période transitoire : un tarif provisoire fut fixé pendant 4 mois par l’arrêté du général Jourdan du 4 frimaire an 10 [25 novembre 1801]. 

Il est désormais possible d’affranchir sa lettre jusqu’à destination, ou de laisser le destinataire payer l’intégralité du port (§1).

La taxe se décompose en 2 parties (§2): un droit forfaitaire de 2 décimes pour la partie piémontaise + le coût de la distance entre Lanslebourg et la destination française finale.

Les tarifs des lettres de et pour l’étranger (§4), ainsi que des lettres internes au Piémont restent par contre inchangés.

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Lettre écrite par Chriseuil de Rulhière, secrétaire-général du « Commissariat général de police en Piémont », le 4 mars 1802 et adressée à sa mère vivant à Saint-Denis. Envoyée en port dû, la lettre est taxée à Paris pour 10 décimes : 2 décimes pour la parcours piémontais + 8 décimes pour la distance Lanslebourg – Saint-Denis (694 km).

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Lettre postée à Nice le 30 décembre 1801 : elle est taxée pour 5 décimes (3 pour la distance Nice – Lanslebourg + 2 pour le parcours piémontais).

A l’arrivée, la direction de Carmagnole mentionne la date Nivose et convertit la taxe en 10 soldi piémontais puisque francs et centimes ne circulent pas encore.

A l’automne 2020, un négociant parisien proposait en V.O. la lettre ci-contre avec ce descriptif erroné : ” Décembre 1801, 7 décimes pour une lettre de 10 grammes et une distance comprise entre 200 et 300 km, tarif de germinal an VIII [*] “.

L’interprétation correcte est : distance entre Lanslebourg et Chambéry (comprise entre 100 et 200 km = 3 décimes), lettre de 10 grammes (+ 50 % soit 4,5 décimes arrondis à 5) + part forfaitaire de 2 décimes pour le trajet en Piémont = 7.

Le compte est (désormais) bon !

[* une telle lettre aurait par ailleurs dû être taxée 6 décimes et non 7]

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Cette période transitoire s’achève avec l’arrêté n°88 du 27 mars 1802 publié dans le Bulletin des Actes de l’Administration générale de la 27ème Division militaire : le général Jourdan, en tant qu’administrateur général des 6 départements du Piémont alors en cours d’annexion à la France, parachève l’intégration postale de ce territoire italien à la République française en officialisant l’application du tarif français général de la loi 27 frimaire an VIII [18 décembre 1799].

Lettre écrite à Lyon le 2 avril 1802 et taxée conformément au tarif de l’an VIII, dans ses tout premiers jours d’application, pour 5 décimes.

Afin de faciliter auprès des usagers le passage des tarifs piémontais, en soldi et denari, aux tarifs français désormais calculés en décimes, la Direction de Turin prit l’initiative de faire fabriquer et d’apposer ponctuellement en arrivée une griffe décimes  [existe aussi  avec majuscule, voir à la fin du § 3.2.]. 

On note également le dateur Germinal au verso.

A compter de cette époque donc, l’évolution des tarifs décidée à Paris pour toute l’étendue de la République puis de l’Empire s’appliquera, sans distinction, dans les départements piémontais :

 Ci-contre l’avis diffusé par la Direction des postes de Turin pour informer de l’application du tarif de la loi* du 24 avril 1806 

[ * elle introduit notamment un premier palier de distance supplémentaire jusqu’à 50 km, au lieu de 100 pour le tarif de 1802 : cela conduit mécaniquement à augmenter le tarif de tous les autres échelons de distance d’1 décime].

Deux lettres de moins de 6 grammes de Turin pour Lyon : la première, du 10 juin 1805, est taxée pour 5 décimes (tarif de 1802) ; la seconde, du 7 janvier 1810, pour 6 décimes (tarif de 1806) :

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–  RÉCAPITULATIF  –

Jusqu’à l’arrêté du 25 novembre 1801, règles d’Ancien Régime : affranchissement partiel forcé (tarif français de 1759 d’un côté et tarif piémontais de 1795 de l’autre).

Instruction du 17 juin 1801, sujétion des postes piémontaises : elles perçoivent la taxe française éventuellement due sans supplément piémontais, c’est la fin de l’affranchissement partiel forcé dans le sens France – Piémont.  

De fin novembre 1801 jusqu’à l’arrêté du 27 mars 1802, tarif provisoire : distance entre Lanslebourg et le bureau de provenance ou de destination français + 2 décimes forfaitaires pour la part piémontaise.

A partir de fin mars 1802 : application du tarif général français.


3.2.

Les relations postales internes 

aux départements réunis du Piémont

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Comme on le comprend à la lecture du §4 de l’arrêté du 25 novembre 1801 reproduit ci-dessus, l’Administration postale française n’a pas jugé utile d’introduire un tarif provisoire pour les lettres circulant à l’intérieur ou entre départements piémontais : jusqu’à l’arrêté du 27 mars 1802, les tarifs hérités du royaume (et de la république) piémontais sont restés en vigueur.

Ces derniers étaient fixés par les deux textes règlementaires évoqués plus haut : les patentes royales du 19 septembre 1772 pour l’évaluation des distances, et celles du 31 mars 1795 pour le calcul de la taxe.

Cela signifie concrètement que l’on trouve, entre octobre 1801 (époque de mise en service des timbres à numéro de département de type français) et mars 1802 (application généralisée du tarif de brumaire an VIII) , des lettres avec timbrage français et taxation piémontaise. L’extrait des patentes royales de 1795 reproduit ci-dessous permet d’identifier la taxe applicable aux différents échelons de distance : moins de deux postes : 1 soldo ; de deux à moins de trois : 2 soldi ; de trois à moins de cinq : 2 soldi 6 denari (2 soldi “et demi”) ; de cinq à moins de sept : 3 soldi ; de sept à moins de neuf : 4 soldi ; puis 5 soldi par distance supplémentaire :

Cette lettre a été écrite le 19 février 1802 (pluviôse an X) et remise à la direction postale départementale de Chivasso. Elle est adressée à Cuorgné et le destinataire doit s’acquitter de 4 soldi et 6 denari.

Taxation à 2 soldi et 6 denari pour cette lettre écrite à Saluces le 28 décembre 1801, et adressée à Racconiggi.

La netteté de la frappe du timbre s’explique par sa mise en service quelques semaines auparavant seulement.

Afin de faciliter auprès des usagers le passage des tarifs piémontais, en soldi et denari, aux tarifs français calculés et exprimés en décimes à partir de mars 1802, la Direction de Turin prit l’initiative de faire fabriquer et d’apposer ponctuellement en arrivée une griffe Décimes

Ci-contre une lettre écrite à Asti (département piémontais du Tanaro) le 25 mai 1802 : adressée à Turin, elle est taxée pour 2 décimes. Au verso, la dateur d’arrivée Prairial

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NOTA : les règles relatives aux franchises et contreseings sont établies par l’arrêté de l’administrateur-général du Piémont en date du 29 thermidor an IX. Les textes intégraux sont reproduits dans la rubrique https://italienapoleonienne.altervista.org/franchises-et-contreseings/


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4. 

LA DIRECTION DES POSTES DE TURIN




4.1. Fusion des postes piémontaises 

et de la Poste aux armées française

Le 3ème jour complémentaire de l’an IX [20 septembre 1801], le général Jourdan faisait promulguer le décret des consuls du 9 fructidor précédent [27 août] : l’administration des postes républicaines piémontaises était dissoute à compter du 1er vendémiaire [23 septembre], un inspecteur de l’Administration générale des postes (Monicault en l’occurrence) serait chargé de la réorganisation des services postaux suivant les règlements français, déterminant le nombre de Directions et de routes de poste nécessaires. 

Suivait un arrêté fixant, en 14 articles, les modalités précises et pratiques de la fusion, et listant en annexe les différentes Directions créées dans les 6 départements du Piémont (voir ci après  “5. Les bureaux de direction des départements piémontais”). 

Dans un premier temps, l’arrêté du général Jourdan, reproduit ci-dessus, prit le parti de « mixer » le personnel d’encadrement :

« 2. Le Commissariat général sis à Turin est supprimé ; le bureau de la Poste française établi en cette ville est réuni à l’ancien Commissariat afin de constituer la Direction de Turin, laquelle sera composée d’un directeur, de deux contrôleurs, et de seize autres employés selon l’état établi par l’Administrateur général.

3. L’actuel Commissaire général est nommé Directeur du bureau de Turin ; l’actuel directeur de la Poste française en est nommé contrôleur ; les autres Directions seront attribuées à leurs actuels directeurs ou aux employés piémontais qui seront désignés ».

A la tête du Commissariat des postes républicain piémontais se trouvait le noble libéral Giuseppe Ignazio baron Vigne di Saint-André, et à la tête de la Poste aux armées français le citoyen Gaultier. Le premier dirigerait donc le nouveau bureau départemental de Turin, illustration de la politique française consistant à intégrer les élites des départements réunis aux fonctions à responsabilités ;  le second en serait un des contrôleurs : avec la fin des hostilités consécutive à la victoire de Marengo, puis avec l’annexion du Piémont à la France, l’existence du bureau de la Poste aux armées de Turin ne se justifie plus : son personnel retrouve alors son statut civil et demeure employé sur place.

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Lettre du 27 février 1801, adressée par Gaultier à la municipalité de Turin (le contenu de la missive, traitant d’affaires de service, est présenté au §2 de la rubrique Poste aux armées). Merci à Dominique Hardy pour la communication du document.

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Cependant les relations entre responsables piémontais et français demeuraient tendues, et Vigne démissionna assez rapidement, déçu, comme bien d’autres, que la fin de la monarchie en Piémont ait signifié l’annexion à la France…

Dès lors, par l’arrêté du 6 vendémiaire an X [28 septembre 1801], le général Jourdan pourvut à son remplacement :

Le Général Jourdan, Administrateur général de la 27ème Divis. Milit.

Vu la lettre du 4 courant par laquelle le citoyen Vigne, nommé directeur de la Poste de Turin, annonce sa démission ; considérant que cette fonction ne peut rester vacante au moment où se met en place l’organisation nouvelle des Postes sans risquer d’en compromettre le service ; sur la proposition du citoyen Hennet commissaire extraordinaire chargé de l’organisation des finances ; décrète ce qui suit :

1. Le citoyen Gaultier contrôleur du bureau de la Direction de Turin est nommé directeur en remplacement du citoyen Vigne ;

2. Le citoyen Demarchi actuellement premier commis est nommé contrôleur à la place du citoyen Gaultier ;

(…)


4.2. Le bureau de Turin et son directeur, le sieur Gaultier

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L’importance de la ville de Turin tient à plusieurs facteurs : c’est une ancienne capitale ducale puis royale, la cité la plus peuplée du Piémont (70.000 habitants), et celle dont le patrimoine architectural et artistique est le plus riche. Avec l’annexion à la France, elle devient bien plus qu’une simple préfecture chef-lieu de département car elle abrite le siège de très nombreuses instances dont l’autorité s’étend sur les 6 départements du Piémont. Elle accueille l’Administrateur général du Piémont, on y trouve également le commissariat général de police pour les départements au-delà des Alpes, l’état-major de la 27ème Division militaire, ainsi que la direction de divers services financiers, judiciaires, etc.

On ne s’étonnera donc pas que Gaultier ait eu 16 personnes sous son autorité, énumérées ci-contre dans l’édition de 1806 de l’Almanach du département du Pô   >

La direction départementale des postes désormais françaises s’établit dans les locaux de l’ex- Commissariat général des postes piémontais (4), à portée immédiate de l’ex-palais royal (1) désormais siège de la 27° DM et de l’Administration générale (et bientôt du “Gouvernement général des départements au-delà des Alpes”), du Tribunal (2, ex Palazzo Madama) et de la préfecture (3, ex Palazzo Carignano) :

A gauche, Plan de la ville impériale de Turin et de ses faubourgs (1808, Laurent Lombardi), à droite photo aérienne de Gianmaria Borsarelli (Aeroclub Torino). La partie de la galerie occupée par le bureau de la Poste aux lettres est aujourd’hui le siège de la préfecture.

La gestion de Gaultier semble parfois avoir posé problème, comme a pu le relever R. de Fontaines [Documents philatéliques n° 64, pages 85-87] après ses recherches aux A.N. : à plusieurs reprises, l’Administration générale des postes va s’en émouvoir et diligentera à Turin l’Inspecteur des Postes du Pô pour aller vérifier la situation du bureau ou en arrêter la comptabilité. Par ailleurs, sa conduite envers le public semble aussi parfois laisser à désirer : le 25 février 1813, on lui reproche d’avoir effectué des saisies de numéraire ou d’objets précieux parmi les chargements transportés par la diligence de Turin à Coni ! Il est ainsi suspendu provisoirement en novembre 1813…

<  Courrier du 21 octobre 1806 qui lui est adressé par la Direction générale des Postes : « Monsieur Brunetti de votre ville nous écrit en date du 14 octobre n’avoir pas eu avis de vous de l’arrivée d’un paquet que nous vous avons addressé (sic) pour lui numéroté 984. Il nous marque en plus que la remise que nous vous avons faite sur lui pour le 30 septembre dernier par notre lettre du 15 du même mois ne lui a pas été présentée (…). Ayez la complaisance de nous répondre par retour du courrier (…) ».

On notera la sécheresse des propos, et la rapidité de réaction de Paris au moindre dysfonctionnement. Il semble bien cependant que notre homme soit resté en poste jusqu’en mai 1814, époque de  la fin de la présence française en Italie du Nord.

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Ci-dessous, la délibération n° 31 du 9 janvier 1807 [AN/F90/20038] identifiant, manifestement, un petit souci de réactivité chez le sieur Gaultier…

Dernier exemple enfin, qui n’est pas sans laisser poindre une certaine exaspération de la part de l’administration centrale [AN/F90/20025]…